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Aux alentours... Cognac
(2ème partie)
( moins de 5 kilomètres... )
Le vieux Cognac, quelle splendeur ! Venez flâner dans ces anciennes ruelles et vous vous prendrez peut être pour un passant au temps du moyen-âge ou de la renaissance... Quoique les citoyens de l'époque avaient sans doute d'autres préoccupations que les nôtres !
Prenez le temps de parcourir toutes les rues citées ci dessous. Cela ne vous prendra pas plus de 2 heures. Le parcours est fléché et commenté. Commençons par la rue Saulnier...
Rue Saulnier : Ce nom évocateur rappelle l'ancien commerce pratiqué jadis à Cognac. Car en effet, le sel indispensable à la vie et à la conservation des aliments fit l'objet ici d'un commerce capital voire d'un monopole ! Dès le XIè siècle, ce commerce était suffisamment important pour que des droits soient perçus par le seigneur des lieux. Puis dès le XVè, ce fut l'instauration d'un impôt royal, la Gabelle... qui entraîna au milieu du XVIè une terrible révolte et mis fin au privilège saunier de Cognac. Et déjà le commerce du vin avait commencé mais ceci est une autre histoire...
Cognac fut un marché saunier de part sa situation géographique entre zones productrices (la mer) et zones demanderesses (l'intérieur de la France). D'autres cités comme Barbezieux ou Pons n'ont pas eu cette chance car le sel était acheminé par voie fluviale sur des gabares (bateaux à fond plat) halées à contre-courant par des cordes tirées par des boeufs. Ces cordes et cordages étaient tressés sur une vaste place appelée il n'y a pas si longtemps encore, la place de la Corderie... Mais l'apparition des moteurs à vapeur (vers 1833) cessa toute activité cordière.
Admirez ces ruelles typiques de l'époque bordées d'anciens logis avec pavage et caniveau central. Enchaînez la balade vers la rue Cormereau, coupez la rue des Cordeliers et empruntez la rue Bricard qui vous mènera tout droit vers la rue Henri Germain, puis la rue de l'Isle d'Or et enfin l'église St Léger. Mais avant d'arriver dans le bourg du prieur, observez les nombreuses décorations et entrées majestueuses qui ornent les logis tout au long des ces ruelles.... Bien sur, d'autres rues valent le détour et recèlent, elles aussi des merveilles !
En remontant vers St Léger... (ceci est loin d'être une liste exhaustive des magnifiques ouvrages à admirer...)
A gauche, une entrée majestueuse caractéristique de l'architecture du XVIIè, l'hôtel Brunet du Boccage, rue Saulnier.Au centre, la niche d'angle de l'hôtel Allenet, rue des Cordeliers...
Ci dessus, restes de la porte de l'hôtel de l'Eclopart, rue Henri Germain (XVIè siècle).
Observez bien ces arcades rue Henri Germain ! Elles sont les plus vieilles arcades romanes apparentes de Cognac (XIè siècle). Elles faisaient partie de l'hôtel Babin de Balendroit...
Au milieu, il s'agit de la porte de l'hôtel de ville de Cognac (XVIIè) rue de l'Isle d'Or. A droite, la rue Henri Germain, si typique...
La prieurale de Saint Léger :
Aucune photo ne pourrait rendre fidèlement l'ampleur de l'édifice... Et pourtant malgré qu'elle soit encerclée de bâtiments et magasins, cette église est splendide !Sa fondation remonte en 1031 par les disciples de St Benoît. Elle était auparavant de modestes dimensions et à charpente de bois. Vers 1140, elle fut remplacée par une prieurale magistrale, édifice de pierre de taille dans le plus pur style roman !
Puis tous les siècles suivants virent des modifications notables, dont au XVè siècle, la percée de la grande rose flamboyante, au dessus de l'entrée principale !
Quel dommage que Saint Léger soit entouré d'un agrégat constructif... car cette église n'a pas encore livré tous ses secrets ! Sa façade nord se cachant derrière une ceinture de vieilles maisons, sa crypte d'origine toujours présente quelque part sous l'église...
Si le coeur vous en dit, poussez un peu plus loin votre promenade vers la rue d'Angoulême pour visiter l'ancien couvent des Récollets qui a subit lui aussi de nombreuses transformations entre le XVIè et le XIXè siècle (les destructions d'après la révolution furent sans retour...). Après avoir servi aux moines, ce bâtiment fut successivement l'ancien hôtel de ville, puis l'hôtel de justice, enfin l'hôtel des finances de la ville, maintenant salles d'exposition...Ces deux églises sont de la même époque que l'église St Léger, ainsi que celle de St Jacques...
L'église St Martin est accolée par les vestiges d'un ancien cimetière dont les tombeaux ont été mis au jour... Elle fait face à une antique fontaine gallo-romaine... et au super marché bien connu des ménagères mais l'aviez vous remarqué ?
L'église de la Madeleine de Crouin est maintenant presque oubliée... Seul son portail est digne d'intérêt (fin du XIè siècle) !
Retour vers la porte St Jacques :
En redescendant vers la Charente par le vieux Cognac, empruntez les rue Magdeleine & rue Grande.
L'essor exceptionnel du commerce local fit fusionner les bourg du prieur et bourg du château par l'intermédiaire de la rue principale dite "rue Grande" ! Ces maisons particulières du XVè siècle sont toutes bâties selon le même plan. En rez-de-chaussée le commerce, et à l'étage l'habitation. Elles sont construites en pierre et colombages de bois.
Le moyen-âge laissait la place à la renaissance et aux temps modernes...!Ci contre, l'hôtel de Rabayne ou "maison de la Salamandre" ou encore "maison de la nourrice de François 1er", rue Magdeleine...
Remarquez la salamandre royale que Charles d'Angoulême transmit à son fils François 1er.
Tout en haut du bâtiment figure une inscription en latin : "Cito ne credas, ne male dicas et inimicum evita" ce qui signifie : "Ne croit pas trop promptement, ne dit pas de mal, évite l'ennemi"...
Cette maxime ne pourrait elle pas être encore utilisée aujourd'hui ?...Nous voici donc rue Grande ! Avec un peu d'imagination (et quelques aménagements...), on se prendrait pour un de ces chalands du XVè ou XVIè siècle à la recherche de riches marchandises disposées sur les étals des commerçants...
A gauche l'hôtel de La Lieutenance. Admirez les sculptures sur bois.
A droite, la rue Grande et ses maisons avec encorbellement des étages.
Et nous sommes de retour porte Saint Jacques, mais il reste tant de choses à découvrir encore.... Le musée (1860), le marché couvert (1871), mais allons nous détendre au jardin public...
Le jardin public : N'oublions pas ce lieu de détente. Vaste espace boisé et fleuri au milieu du bouillonnement urbain. Le théâtre de la nature dont les gradins disposés en large amphithéâtre peuvent recevoir jusqu'à 2500 personnes pour des concerts en plein air.
Au milieu de toute cette verdure trône l'hôtel de la Villéon (XIXè siècle), plus connu sous le nom d'hôtel de ville car c'est ici qu'est installée la mairie de Cognac.
Biches, poissons, canards, cygnes et autres animaux sont les maîtres des lieux... Bonne balade !...
Certaines anecdotes proviennent du livre "Regards sur Cognac"
imprimé en 1982 pour le compte de la ville de Cognac...
© Philippe Dumas - juillet 2002 - Tous droits réservés
(Dernière mise à jour : juillet 2002)