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Aux alentours... Cherves-Richemont
( entre 5 & 10 kilomètres... )
Cette belle commune de Cherves-Richemont s'étend sur une superficie de plus de 3600 hectares (comparé aux 715 ha de Boutiers St Trojan...), ce qui en fait un domaine idéal pour les balades à vélo. L'association entre les deux villages est récente puisqu'elle date de 1973 !
Le patrimoine y est historiquement riche, et les noms évocateurs : Chante-Merle, Chante-Loup, Pisse-Loup, le Paradis et même... l'Enfer, ainsi dénommé car l'endroit jouxte le lieu-dit "les Barrières", emplacement où l'on parquait les lépreux.
Je vous invite à parcourir les lieux de préférence à bicyclette vu les distances relativement importantes qui séparent les différents monuments.
Château Chesnel :
Ce château fut construit en 1610 par Charles-Roch Chesnel, alors gouverneur de Cognac. Il est constitué d'une vaste avant-cour rectangulaire à trois ailes, et entouré de douves sèches. Cette importante construction (achevée en 1625) domine la vallée de l'Antenne, affluent de la Charente, et se visite tout au long de l'année...
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A voir aux alentours du château Chesnel...
Eglise de Cherves :
De style Roman Byzantin appelée église de Saint Vivien, elle date du XIIème siècle.
Il faut noter qu'au début des guerres de religion (1562 / 1598), les protestants allumèrent un incendie (afin de purifier l'église...) qui dégénéra, et les flammes atteignirent et embrasèrent la charpente ! Il faudra attendre 1607 pour que la toiture soit reconstruite.
Près de 50 ans sans couverture, cela témoigne de la solidité des constructions d'antan...
Sculpture de Goulebenèze :
Goulebenèze, artiste du patois Saintongeais, compositeur et chansonnier possède sa sculpture sur une façade du XIXème siècle surmontée d'un clocher du plus bel effet. Cette statue n'est pas très ancienne et date de 1974. A ses pieds, nous pouvons lire "Buvez thieu Cougnat que jh'savon si ben fère"...
Moulin de Prézier :
C'est en ce lieu que le 24 février 1796 les redoutables chauffeurs (brigands qui sous le Directoire tuaient et pillaient dans les campagnes) opérèrent sur la famille Roumagne, meuniers au moulin de Prézier. Ils étaient appelés ainsi parce qu'ils brûlaient les pieds de leurs victimes pour les forcer à dire où se trouvait leur argent
Ce soir là, ils immobilisèrent donc les meuniers mais un seul, Mr Mesnier réussit à s'échapper en se jetant dans l'Antenne et en s'emparant d'un des chevaux des brigands.
Les bandits s'emparèrent vite du butin des Roumagne et abandonnèrent rapidement les lieux.
Mais c'est en faisant jeûner le cheval emprunté par Mr Mesnier, puis relâché dans la nature et discrètement suivi, que les brigands furent retrouvés et condamnés à vingt ans de galères.En longeant l'Antenne, vous atteindrez les collections ampélographiques (ceps de vigne) du conservatoire du vignoble Charentais de Cherves-Richemont.
Là, se dresse fièrement un magnifique chêne vert appelé "Chêne vert de la cassotte" ; (La cassotte remplaçait autrefois le robinet d'eau., sorte de récipient emmanché d'un long tube d'où l'eau sortait doucement... mais aussi endroit humide d'où l'eau gargouille en sortant du sol).
Cet arbre d'une hauteur de 17 m et d'une circonférence de 4.90 m aurait plus de 500 ans... En effet selon les écrits, ce chêne vert aurait été planté lors de la naissance de François 1er, soit en 1494 !
Il a quelque peu souffert lors de la terrible tempête du 27 décembre 1999 mais il a encore fière allure et impose le respect !
Le puits d'Orlut : Si vous possédez des infos au sujet de ce puits
(date, histoire etc...), je suis preneur...
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Sur place, il est inscrit :
"Depuis longtemps, l'homme s'est efforcé de maîtriser l'eau pour ses propres besoins ou pour ceux des animaux en mettant en oeuvres des moyens techniques pour la puiser et la conduire le plus près possible des lieux d'habitations.
Les puits sont de simples trous creusés dans le sol et munis d'un dispositif permettant de remonter l'eau à la surface. Pour signaler cet orifice et protéger l'eau d'éventuelles pollutions animales ou végétales ou de pluies abondantes, le trou est entouré d'une margelle et recouvert "d'une tour de puits".
Cette tour de puits classe le puits d'Orlut parmi le type des « puits obus » en référence à sa forme.
De forme circulaire, il est recouvert d'un cône en pierre et orné d'une petite niche qui contenait probablement une statuette afin de placer le puits sous la protection de la Vierge ou d'un Saint".
Ce puits a été restauré en 2004 par la Communauté de communes de Cognac !
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Le trésor de Cherves :
Le 11 décembre 1896 fut trouvé dans un pré situé non loin du château Chesnel, un trésor enfouit à environ 30 cms de profondeur !
Il était composé de onze pièces, dont une clochette de bronze, quelques croix et surtout un tryptique décoré de splendides émaux limousins du XIIIe siècle...
D'où vient il ? Qui l'a déposé ? Quand ? Mystère...
Il aurait pu être caché au cours de la guerre de Cent Ans (1345 / 1452) pour échapper à l'ennemi ?![]()
Ce trésor fut d'abord la propriété de Mr J. Pierpont-Morgan (Ecosse) qui en fit don en 1917 au musée de New-York, The Metropolitan Museum of Art. Cliquez ici pour visionner cette oeuvre !
Logis de Boussac :
Sur les bords de l'Antenne (des Celtes an tenn = la vallée), jolie bâtisse du XVIIè siècle ouverte aux visites. Autrefois ancien moulin transformé en papeterie, puis en laiterie fabriquant beurres et fromages.Le pont de Saint-Sulpice :
Malgré le nom qu'il porte, ce pont est bien situé sur la commune de Cherves-Richemont.
Saviez vous que ce pont a sans doute été construit au début du XVIè siècle ? Car en effet, la date exacte est inconnue...
Ce fut sur ce pont qu'1569 l'amiral De Coligny, après la bataille de Jarnac, rallia les débris de son armée...
Un siècle plus tard, en 1651 le comte d'Arcourt, commandant de l'armée royale, libéra ce pont des Frondeurs qui cherchaient à le démolir...
Il accepte encore de nos jours le trafic routier moderne...
En 2005, la stèle commémorative rappelant ce fait de guerre a été réinstallée par les Ponts et Chaussées. En effet, elle avait été renversée par un camion et gisait dans l'eau depuis de nombreuses années !
Site de Richemont...
L'ancienne forteresse :
Aux alentours de l'an 1000 fut édifiée à Richemont une forteresse féodale. Cet endroit connu une très courte existence puisqu'en 1179, Richard Coeur de Lion rasa ce château de la carte !
Comme le confirme la photo de gauche, on peut encore y voir certains vestiges, tours rondes, donjons etc...
L'église et sa crypte :Cette église vu sa première construction au XIIème siècle probablement avec les pierres du château fort détruit. Mais au XVIIème siècle, le clocher s'effondra en entraînant une partie de la nef.... Elle fut alors rénovée par le seigneur des lieux : Guy Dexmier !
Quant à la crypte, classée monument historique, elle remonterait au Xème siècle. Elle servit autrefois de chapelle mais ne possède pas de sépulture...
Admirez les piliers sculptés qui ornent cet endroit !
Le cimetière :
Il n'est certes pas coutumier de visiter les cimetières mais celui ci est digne d'intérêt. Son installation doit dater de 1675. Mais les monuments funéraires de cette époque doivent se trouver enfouis au dessous de ceux visibles aujourd'hui...
Vous remarquerez le très beau gisant de l'abbé Dumas, mort en 1869. Admirez aussi les nombreuses inscriptions gravées sur les tombes ainsi que les diverses décorations (étoiles à 5 ou 6 branches etc...).
Demeure seigneuriale : (Voir la photo de l'ensemble du bâtiment en haut de cette page)Ces bâtiments sont en réalité une superposition de deux châteaux (un du XVIè et un du XVIIè) auxquels ont été rajoutés des bâtiments au XIXè siècle. Cette demeure fut possédée par moults propriétaires qui pour certains, se ruinèrent tour à tour à l'entretenir...
En 1540, c'est donc Jean de Lestang qui fît édifier la première partie du château. C'est à lui que l'on doit le gros pigeonnier en photo ci dessous.
En 1610, Pierre Jarrousseau se porta acquéreur des terres et du premier château déjà en ruine... Il préféra alors reconstruire son propre château sur les vestiges du précédent qui devint alors des caves. L'entrée crénelée et sa tourelle sont de cette époque (photos de gauche)
Après de multiples habitants, l'évêché d'Angoulême se porta acquéreur en 1839, et y installa un séminaire d'où sont issus un grand nombre de prêtres de notre région. Ils effectuèrent aussi de nombreuses réparations, et firent construire la très belle chapelle terminée en 1873.
L'époque de la seconde guerre mondiale fut marquée par l'occupation Allemande des locaux. Enfin, depuis 1968, les lieux ont été transformés en école d'enseignement agricole...
Certaines anecdotes proviennent du livre "Cherves, qui es tu ?" de Gabriel Maitre
© Philippe Dumas - août 2002 - Tous droits réservés
(Dernière mise à jour : juillet 2016)