Balades à Boutiers St Trojan ...

Promenade à Port-Boutiers au début du siècle  

Vies et coutumes d'autrefois (1/2)...


Vers 2ème partie ... 

Une partie de ces histoires ont été écrites par Mr A. Bergeon, habitant de Boutiers St Trojan malheureusement décédé depuis 1997. Son épouse m'a très aimablement prêté son cahier où il consignait ses courtes, mais ô combien captivantes chroniques. Elles nous confirment, s'il en était besoin, combien les temps ont changé...
Je vous les révèle donc dans leur intégralité...
De nombreux autres articles proviennent de notre historien bien connu : Patrick Huraux !


SOMMAIRE


   

UNE JOURNEE A BOUTIERS EN 1922
Il est 5h30, Boutiers dort. Un son de cloche rompt le silence de la nuit. C'est le sacristain, Mr Louis Gallard qui tous les matins sonne l'angélus. Dans les maisons, les lampes à pétrole et les bougies s'allument (l'électricité n'est arrivée à Boutiers qu'en 1924). Les volets s'entrouvrent et dans les cheminées, la première javelle est allumée et flambe gaiement.
C'est devant la cheminée qu'après avoir été panser les animaux, la famille s'installe pour casser la croûte. Le petit déjeuner comporte cochonnaille, sardine ou hareng saur grillés sur la braise de la javelle. Ceci accompagné de pommes de terre et ail cuits dans les cendres chaudes. Le tout est suivi de "la Rôtie", pain grillé trempé dans du vin blanc chaud et sucré...
Il est sept heures, les portes s'ouvrent. Les gens s'interpellent pour ensemble partir à Cognac à pied travailler. Les hommes dans les chais de Cognac "Hennessy, Martell, Castillon ou Cusenier" à faire des caisses pour l'expédition du Cognac, dans les entreprises du bâtiment et dans l'imprimerie. Les femmes vont en ville faire des ménages, lavages (la machine n'est pas encore inventée...).
Pour faire la route, des groupes se forment en commentant les nouvelles de la ville et de Boutiers. Quelques femmes tricotent en marchant. Vers 7h1/4 partent garçons, apprentis dans le bâtiment ou l'imprimerie, et filles couturières ou lingères. Quelques filles sont "bonnes" dans les maisons bourgeoises. Elles ne viennent chez elles que quelques heures le dimanche après-midi.
Les jeunes nantis de leurs certificats d'études et continuant, vont à l'EPS faire du primaire. Ils feront des fonctionnaires, Instituteurs, postiers aux impôts ou banquiers. Avec l'EPS, il y a le collège qui reçoit les enfants de la bourgeoisie préparant le BAC, étudiant le droit et les sciences politiques. Le cloisonnement entre ces deux formes d'enseignements est très marqué !!
Les jeunes des environs de Cognac allant à l'EPS sont demi-pensionnaires, mangent à midi au réfectoire, menus peu variés à base de haricots, lentilles et pommes de terre, un peu de viande et poissons le vendredi. A la sortie de 4 heures, une tartine de pain de campagne sec nous aide à faire notre route. Les autres travailleurs emportaient un repas froid et mangeaient à l'atelier sur l'établi ou la table de travail.
Les journées se terminaient vers 6h30 ou 7h00. Arrivés à la maison, les jeunes faisaient leurs devoirs, apprenaient les leçons et dînaient en famille. Et la cloche sonnant l'angélus du soir les envoyait au lit...

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LES PROBLEMES D'EAU AVANT 1958
Les générations actuelles qui n'ont qu'à tourner des robinets pour avoir l'eau à profusion, ne peuvent imaginer ce qu'était le problème de l'eau dans les parties hautes de la commune. Sur le coteau, les sources étaient profondes et de faible débit.
Creuser un puits était un gros problème. Aussi, très souvent, plusieurs personnes s'entendaient pour le creuser, mais se réservaient le droit de puisage par acte notarié. Ce droit se transmettait par héritage ou par achat de la maison qui le possédait. Cela explique ces puits couverts et fermés rue des platanes, impasse grande rue ou chemin de St Trojan. En période de sécheresse, les propriétaires ôtaient les cordes ou les chaînes pour empêcher les personnes n'ayant pas le droit de tirer de l'eau. Que de disputes avaient à l'origine un seau d'eau !!! Presque toutes les maisons avaient des citernes et recueillaient précieusement l'eau de pluie. Mais tous ayant des animaux, gros consommateurs d'eau, trois ou quatre semaines sans pluie et l'eau manquait, citernes à sec et sources taries...
Il ne restait comme solution qu'à aller chercher l'eau à la Charente avec des barriques sur une charrette. On puisait avec une pompe installée dans la tour qui existe encore au Port-Boutiers. La pompe souvent en panne, il ne restait plus qu'à puiser avec un seau.
Aussi, à la maison, il fallait économiser l'eau. D'où l'utilité de la cassotte pour une toilette très sommaire et pour se laver les mains, et cette eau sale était recueillie pour arroser quelques légumes ou fleurs.
Il y avait au Port-Boutiers en période de sécheresse la queue à la pompe. Souvent cinq à six charrettes attendaient leur tour. Que de temps perdu pour ce ravitaillement en eau !!
Pour le lavage, les femmes descendaient leur linge avec une brouette et lavaient au fil de l'eau, agenouillées dans le "lavour", sorte de caisse avec des pieds, mise dans l'eau.

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LA SECHERESSE A BOUTIERS EN 1793
(Copie d'une lettre envoyée au district de Cognac le 23/07/1793)
Les grandes sécheresses et grandes chaleurs du printemps et de l'été de cette année ayant corrompu les eaux de l'étang du Solençon, tout le poisson est mort et il y en avait une si grande quantité que la mauvaise odeur se faisait ressentir à une demie lieue au rond et qu'elle devenait insupportable à Cognac qui n'est qu'à un quart de lieue. Au point que tout à coup, nous nous trouvâmes entourés de plaintes, tant dans les campagnes, que dans la ville qui attribuaient les maladies de plusieurs habitants à la putridité de cette masse énorme de poissons et aux exhalaisons de l'eau qu'ils avaient infectés de manière que tout le monde criait de tout coté à la terreur de la peste. Cela nous fait mettre dans le plus grand empressement à y remédier pour calmer les inquiets et éviter des maux dont ont était menacés en attendant un jour de plus.
Il y avait au moins 60 chariots de poissons morts qui couvraient l'eau dormante et bourbeuse dans une surface de 100 toises. Le prix demandé par un entrepreneur pour nettoyer tout cela fut de 100 livres.

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LA FRAIRIE DE BOUTIERS EN 1920
J'ai toujours entendu parler de la frairie de Boutiers, le premier dimanche après Pâques. C'était le grand événement de la commune. Les invitations étaient lancées longtemps à l'avance, et dans tous les foyers, on recevait ce jour les parents et amis.
La semaine précédant la fête, la maîtresse de maison préparait "la galette de la frairie", ancêtre de nos galettes Charentaises, que l'on faisait cuire dans les fours communaux allumés à cette occasion.
Pendant cette semaine dans toutes les maisons, l'on vous offrait un morceau de galette accompagné d'un verre de vin blanc. Le Pineau n'était pas encore connu... Les enfants en vacances se réunissaient sur la "chaume", actuelle place de l'église, pour attendre et voir monter les manèges !! Ils aidaient quelquefois à monter les manèges, récompensés par quelques tours gratuits le jour de la fête.
L'arrivée des manèges était déjà un spectacle. C'était mon grand père et mon père qui, avec des chevaux, allaient chercher les forains à Rouillac. La montée des lourds chariots dans la côte derrière l'église était difficile et l'on demandait l'aide des boeufs à la propriété de Bel-Air où mon oncle était régisseur.
Enfin, le grand jour tant attendu arrivait : Le dimanche ! Quelques copains étrennaient un costume neuf trop grand la première année mais trop petit les années suivantes, le costume ne suivant pas la croissance de son porteur... Les filles prenaient les robes d'été à prédominance rose. Et l'on arrivait à la fête, rue des platanes, le long du mur de la Commanderie. On découvrait un jeu de Rampeau, sorte de jeu de quille qui fut interdit car on y jouait de l'argent !
Le bal se tenait en face, dans ce qui est le garage des Dumas... On y dansait valses, polka, javas one step au son d'un orchestre avec jazz, nouveauté apportée par les soldats Américains venus faire la fin de la guerre 14-18. Il y avait aussi les quadrilles et après chaque danse, le cavalier offrait un rafraîchissement à sa cavalière. Mais il fallait obtenir l'accord des mères toujours présentes. Une fille venant au bal seule se faisait remarquer. Autres temps, autres moeurs... A la fin du bal, on raccompagnait mère et fille chez elles et l'on était parfois invité à réveillonner. Grillons et jambon faisaient les frais de ce casse-croûte.
Mais revenons aux attractions sur la place. Manèges, chevaux de bois, pousse-pousse, balançoires, tirs et loteries attiraient de nombreux visiteurs, notre fête étant dans les premières de l'année. Vers 1925, première course cycliste Boutiers-Saintes et retour...
La frairie ne durait qu'une seule journée et dès le lundi matin, les adultes reprenaient le travail, et nous, le chemin de l'école ...

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LE CONSEIL DE REVISION
Il avait lieu tous les ans. Tous les jeunes gens âgés de 18 ans étaient tenus de se faire inscrire à la mairie de la commune et l'année suivante, ils étaient convoqués au conseil de révision qui se tenait au chef-lieu du canton. L'année du conseil était une année de fête. Chaque dimanche, un conscrit recevait chez lui ses camarades pour un repas. Parfois les filles, amies ou fiancées de conscrits étaient invitées. A ces repas, chaque famille faisait le maximum pour faire un bon festin. Bien souvent, le père du conscrit allait pieusement chercher une bouteille de vin mise en bouteille l'année de la naissance du conscrit. Mais nos vins de pays vieillissement mal et ce n'était souvent qu'une affreuse piquette que nous déclarions très bonne en pensant à tout l'amour et l'amitié que cette bouteille représentait... Les amitiés à cette époque, n'étaient pas un mot en l'air et dans ces occasions, les petites querelles et chamailleries étaient oubliées...
A cette époque, beaucoup de jeunes conscrits travaillant à la terre, étaient de l'assistance publique ou de famille nombreuse. Souvent le patron remplaçait les parents défaillants ou ne pouvant offrir ce repas ! Cela créait de bons rapports entre employés, employeurs et voisins.
Puis ensemble, les conscrits organisaient un bal gratuit avec orchestre. C'était l'événement de l'année ! La journée du conseil de révision, nous partions à pied et en groupe pour Cognac. A l'hôtel de ville, nous étions appelés par ordre alphabétiques et passions nus comme des vers devant un "jury" composé du sous-préfet, capitaine de gendarmerie et maires des communes du canton. Des médecins militaires nous passaient une visite très sommaire et nous étions déclarés "Bons pour le service, Ajournés ou Réformés".
A notre sortie, nous étions guettés par des marchands qui vendaient des badges "Bon pour les filles", des cocardes et des rubans bleu-blanc-rouge. Après une promenade en ville, nous allions déjeuner au restaurant, pour beaucoup, c'était la première fois... L'après-midi, visite à la maison close pour aller constater sur le tas que nous étions des hommes ! Et la journée s'achevait par un retour parfois laborieux...

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LA VISITEUSE OU INVITEUSE
Autrefois, peu de personnes lisaient le journal. Aussi quand il y avait un décès dans une famille, celle ci payait une personne "la visiteuse" pour passer dans toute la commune annoncer le décès et inviter aux obsèques.
Elle demandait, sur ordre de la famille ou sur les désirs du défunt, des personnes pour tenir les cordons.
Si le défunt était membre d'une société, celle ci désignait des personnes pour porter le cercueil et assister aux obsèques. Ces porteurs étaient souvent des artisans de la commune, maçons, menuisiers, maréchal...
Si les personnes désignées ne venaient pas, ils payaient une amende à leur société. Après les obsèques, un repas réunissait la famille et les amis du défunt. Cela se terminait très souvent par des fâcheries. On commençait à parler "HERITAGE" !!!
Mme Evable a été la dernière femme à faire la visiteuse ; et son fils Jean-Paul le dernier à sonner l'Angélus...

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UNE BOULANGERIE A BOUTIERS EN 1888 © Patrick Huraux
En compulsant attentivement les archives, nous pouvons découvrir qu'une boulangerie existait déjà fin du XIXème siècle.

Cet établissement était tenu par la famille Lacombe.
Cette famille est arrivée sur notre territoire au tout début de l'année 1842 en la personne de François Lacombe (1806-1879).
Ce dernier épouse une fille du pays, Marie Bellot, en juin 1842.
Leur fils François Lacombe, est né à Boutiers le 11 décembre 1851.
Après avoir été réformé en 1871, il épouse à Boutiers le 15 avril 1873, Célestine Lévêque (1851-1917).
Il exerce premièrement la profession de tonnelier, puis fin des années 1880, il oriente sa carrière vers le métier de boulanger.
Avant la révolution, des fours dis banaux, à l'utilisation très réglementée, permettaient à la population de cuire leur pain à certaines conditions. Les familles les plus aisées possédaient personnellement en leurs demeures leurs propres fours à pain.
Avec la disparition de la banalité, la confection du pain, denrée première et vitale, fut un souci majeur pour l'ensemble de la population.
Un créneau était donc à prendre et François Lacombe prit l'initiative de produire et vendre du pain.
Ayant hérité de ses parents par acte du 14 janvier 1874 (Hériard - Cognac) d'un immeuble situé au centre de notre commune, il aménage l'une des parties en boulangerie.
Il exerce la profession de boulanger peu de temps, vraisemblablement de 1888 à 1890. Puis il devint propriétaire terrien sur la commune de Nercillac.
Entre temps par acte du 4 et 9 octobre 1890 (Hériard - Cognac), il cède sa boulangerie à Alexandre Lestrade, garçon boulanger, demeurant à Boutiers.
La dite vente comprenait :
"Un corps de bâtiment d'habitation composé de deux chambres basses séparées par une entrée servant de boutique, cuisine, four et boulangerie derrière, grenier, puits commun avec Girard et Moyet, et autres dépendances, le tout d'un seul tenant situé au bourg de Boutiers, confrontant dans l'ensemble du midi à la Grande Rue de Boutiers, du nord à Girard, Moyet et Philippe Girard, du levant à Moyet, du couchant à une petite ruelle.
Plus le fonds de commerce de boulangerie que le dit sieur Lacombe exploite à Boutiers, comprenant la clientèle et l'achalandage attachés audit fonds.
S'ajoute le matériel ci-après décrit, savoir :
- une jument rouge âgée de six années et estimée 300 francs
- un harnais de cheval estimé 65 francs
- deux chars à banc estimés 500 francs
- un pétrin en bois de noyer estimé 100 francs
- soixante pannetons estimés 60 francs
- les linges environ soixante morceaux estimés ensemble 20 francs
- six pelles et deux rouables estimés 40 francs
- un étouffoir estimé 20 francs
- un comptoir en bois blanc estimé 40 francs
- des balances estimées 20 francs
- une série de poids estimée 10 francs
- une bascule estimée 20 francs
- deux seaux en bois estimés 5 francs
Montant global : 1200 francs
".
Par cette description, nous pouvons déduire que le sieur-boulanger Lacombe effectuait des livraisons de pain avec sa jument et son char à banc (les tournées).
Monsieur Lestrade, en échange de cette vente, s'engage à partir du 1er novembre 1890, à prendre en charge les contributions de toutes natures auxquelles le dit fonds de boulangerie peut être assujetti et de satisfaire à toutes les charges de ville et de police qui peuvent lui incomber.
Il est également spécifié sur l'acte que François Lacombe ne pourra créer aucun fonds de boulangerie dans la commune de Boutiers et des communes limitrophes pendant une période de 10 ans.
La vente est conclue pour un montant total de 8000 francs (soit 3000 francs de matériel, achalandage, fonds de boulangerie et 5000 francs d'immeubles).
Lestrade s'engage à rembourser la somme sous un délai de 10 ans avec intérêt de 5% l'an. Ses parents, Jean Lestrade et Françoise Marie Martin, se portent garants.
La famille Lestrade est native de Royère en Creuse. Jean Lestrade, tailleur de pierre est arrivé à Boutiers vers 1855-56.
L'un de ses fils est Alexandre Lestrade.
Ce dernier, né à Boutiers le 15 août 1866, garçon boulanger (peut-être chez François Lacombe), achète donc les 4 et 9 octobre 1890 la boulangerie de Boutiers.
Quelques jours plus tard, soit le 28 octobre 1890, il convole à Boutiers en justes noces, avec Mathilde Baraud (1867-1920). Il a trouvé "sa boulangère". Quatre petits mitrons naîtront de cette union.
Il semble exercer la profession de boulanger à Boutiers jusque vers les années 1920-22.
La boulangerie ne sera pas reprise. Il décèdera à Cognac le 24 février 1953.

Notons également que Louis-Alphonse Lestrade (1870-1941), exercera aux côtés de son frère aîné Alexandre, la profession de boulanger à Boutiers (vers les années 1895-1897).
Puis avec son épouse Florence Baraud (sœur cadette de Mathilde), ils feront le choix de tenir une épicerie dans la Grande Rue...

Ancienne enseigne au n°8 de Grande Rue " ... LIQUEURS AVOINE ..."

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L'HIVER 1709 © Patrick Huraux
Les rigueurs de l’hiver de 1709 ne furent ni les premières calamités météorologiques ni les dernières.
Remontant dans le temps nous découvrons que :
- En 1172, en France, la douceur de l’hiver permit aux arbres de se couvrir de feuilles ; les oiseaux couvèrent et eurent des petits en février.
- L’année 1289 n’eut point d’hiver.
- En 1421, les arbres fleurirent au mois de mars et les vignes en avril ; les cerises mûrirent dans ce dernier mois et les raisons en mai.
- En 1528, les jardins furent émaillés de fleurs en janvier.
- L’année 1572 offrit les mêmes faits que celle de 1172.
- Il y eut des épis à Pâques en 1585.
- 1607, 1609, 1613 et 1617 furent remarquables par leur hiver très-doux.
- Il n’y eut ni gelée, ni neige en 1659.
- On n’alluma pas les poêles en Allemagne en 1692.
- En 1765, dans la nuit du 14 et 15 décembre, le passage de Saintonge à Bordeaux fut interrompu, les glaces durèrent jusqu’au 6 février 1766 environ 50 jours. Un vent du nord terrible souffla et tout fut glacé : pain, viande, vin et rivière. La Garonne fut totalement prise depuis Blaye jusqu’à Bordeaux. Les eaux du reflux se glaçaient au fur et à mesure.
- En 1778, il ne tomba une goutte d’eau du 7 mai au 1er octobre (Mortagne-sur-Gironde).
- Enfin, la douceur de la température de l’hiver de 1781, celle de l’hiver de 1807 et de 1822, sont citées comme exceptionnelles dans tous les traités de météorologie.
- Les deux hivers suivants furent aussi forts et vigoureux. Sans le blé d’Espagne c’était la famine.
Ces terribles évènements étaient donc loin d’être exceptionnels.
Les famines sont également relativement courantes, on en compte : 13 famines au XVIème siècle, 11 au XVIIème et 16 au XVIIIème.
L’historien Emmanuel Le Roy Ladurie, mentionne que la famine qui sévit en 1693-1694, fit quelque 1.3 millions morts sur une population estimée à 20 millions.
A cela, il faut nécessairement rajouter les famines locales très fréquentes.
« On relevait en moyenne, une bonne année et deux mauvaises. Principales causes : des hivers terribles, des excès d’humidité ou des périodes de grande sécheresse. Ces années- la sont des cicatrices qui restent dans les mémoires pendant plusieurs générations. Ces épisodes contribuent à réduire les récoltes à une époque où les rendements sont très faibles.
Il y a ainsi des famines très importantes
... ». (Jean-Marc Moriceau, spécialiste de l’histoire rurale).

l'Hiver 1709
L’hiver de 1709 qualifié de « Grand Hiver » et qui reste ancré dans les mémoires comme l’un des plus calamiteux.
On estime qu’environ 1 million de français ont péri du froid et de ses conséquences.
La mort rodait partout.
« L’hiver de 1709, appelé Grand Hiver a marqué les esprits car une famine s’est développée à la suite de cet épisode météorologique.
Le jour de l’Epiphanie 1709, une brutale vague de froid frappa l’Europe entière.
De plus les vagues de froid étaient entrecoupées de redoux significatifs. Ainsi en février, il y eut un redoux de deux semaines suivi d’un froid assez vif qui tua les blés et provoqua une crise de subsistance
»
« En l’année 1709, il fit un froid extrême, une disette qui survint fit périr un grand nombre d’habitants des classes pauvres et laborieuses. Les denrées de première nécessité se vendirent un prix excessif....les noyers, les figuiers gelèrent et les deux tiers des vignes durent être replantées ».
(P. Lacroix – Chroniques, faits historiques et traditions de l’Angoumois occidental – 1876).

Nos braves curés de campagne, sensibilisés aux malheurs de leurs paroissiens décrivent avec précisions les évènements dans les registres paroissiaux.
En voici quelques extraits :
François Delisle, curé de Réparsac :
« Son commencement fut terrible et tel qu’il ne sest jamais veu une année pareille depuis la création du monde ...
Le 6° janvier jour des Rois environ Les neuf heures du matin, il séleva un vent nord-ouest qui en un instant obscurcit l’air ... Le soleil qui s’étoit levé très beau le matin et prometoit un temps très tempéré may étoit froid extraordinairement et dura deux jours, ne finit que par une grande abondance de neige qui fit tomber sur la terre, et qui sy
conserva plus de trois semaines.
Le froid fut très excessif et tel quon en a jamais vu de semblable (et Dieu nous en préserve a lavenir).
Le grand fleuve de Charante gela a travers presque tout le long de son cours et fournit des ponts pour passer des châretes chargées ; l’eau que l’on versoit d’un peu de haut tomboit englace.
Les etangs et toutes les petites rivières furent entièrement glacées.
La véhémence de ce froid fit mourir tous les blés et presque tous les arbres, et surtout les noyers, figuiers, oliviers, pruniers, cerisiers etc…
Les arbres même les moins sujets au froid ne furent point a couvert de cette maligne influence, comme les lauriers, les palmiers, les cèdres, les buis etc…
Les couvrailles qui setoient portés belles ne servaient de rien, si cette année- la on amassa très peu de bons grains, et la baillarge qui jadis etoit la nourriture des pourceaux fut celle des hommes, même des riches et des nobles.
Elle valut le boiseau mesure de Jarnac 5 et 6 livres ; le froment monta jusqua 9 et 10 livres le boisseau même mesure ; les vignes gelèrent entièrement et moururent presque toutes, surtout les vieilles, le vin fut très cher et peu bon, sen etant vendu jusqua 300 livres le tonneau de vin rosé.
Les eaux de vie montèrent jusqua un prix excessif de 150 livres la barique, mais elles ne soient point a si haut prix que le vin, parce que le vin rendoit très peu cette année- la.
Les oyseaux moururent par le froid et par la faim, et le pays se trouva dégarni de perdrix et de lièvres et en un mot de tout gibier.
Les petits oyseaux venoient mourir aux pieds des homes et sembloient leur dire que Dieu qui étoit irité contre eux les faisoit servir de victimes en leurs places.
Les oyseaux ne furent pas les seuls qui moururent par la rigueur du froid, les homes nen furent pas exemps et plusieurs en moururent et surtout le voyageurs tant a pieds qua cheval.
Pour revenir donc a notre année ; le milieu, la fin de lyver, le commencement et presque tout le milieu du printemps furent très pluvieux, et causèrent dans plusieurs endroits des innondations qui firent périr plusieurs personnes et entrainèrent plusieurs maisons et même des villages entiers.
Le commencement de l’été fut assez agréable vers le milieu brulant qui décheycha les feuilles des arbres et de faire mourir les arbres que lyver avait commencé.
La fin de l’été fut très seiche et accompagnée de brouillards qui gâter les restes des grain et que la gelée avoit laissé sous l’eau.
Les grossailles et même les bons grains ne vinrent pas dans leur maturité Comme les autres années précédentes.
L’automne fut assez agréable. Les maladies provenant de tant d’intempéries des airs régnèrent sur les animaux et même sur les homes dont plusieurs moururent et les enfants languirent très longtemps.
La lune d’aoust qui couvroit septembre se leva après son plein trois jours de suite et presque tous les gens des champs s’en aperçurent.
Les corps ne sentirent pas seulement les révolutions et impressions des astres et des éléments, mais aussy les esprits et les humeurs qui changèrent et souffrir ... les tempéraments se changèrent la plupart.
Les mélancolies devinrent sanguins, les sanguins phlecmatiques et bilieux et atrabilaires.
Cette année la aporta de la révolution a toute la natur
e ».
François Delisle, âgé de 25 ans en 1709, fut curé de Réparsac de1707 à 1755.
« A Mortagne sur Gironde (Cozes) :
L’an 1709 le 6 janvier, il commença à faire un vent si violent et si rude et il tomba une grosse abondance de neige qui dura de 15 à 18 jours environ, qu’un grand nombre de gens perdait toutes les provisions à cause du froid.
La navigation fut interrompue de Blaye à Bordeaux à cause des glaces. Plusieurs bâtiments périrent et quantités d’arbres furent gelés
... ».
(Propos relevé et transmis par Désiré Callarec).
Touzac (Segonzac) :
« Rôle établi en mai 1709 pour fournir 698 livres de pain par semaine à 86 indigents répartis en 66 familles victimes de la gelée et de la disette. 47 sont taxés de 3 à 40 livres d’argent recouvrable sur les tailles.
Paroisse de 7 à 800 habitants.
De semblables réquisitions motivées par la nécessité eurent lieu sans doute dans d’autres paroisses
».
Curé de Bouex (Dignac) :
« L’année 1709, l’hiver a esté rude particulièrement vers la fin. Le six janvier il commenca un froid qui continua dix- sept jours avec de la neige épaisse de deux pieds qui dura autant que le froid, c’est-à-dire qui ne fut fondue entièrement que le 25 dudit mois. Le froid fut si rude que toutes les rivières furent glacées, à la réserve de la Toulvre, qui fut la seule sur laquelle on pouvoit faire moudre du bled. Il y eut plusieurs personnes qui moururent de froid. Les vieillars et les jeunes enfans furent plus exposés.
Un nommé Jean Mignot, dit Banlin, du village de La Forest, paroisse de Bouex, se trouvant tout glacé se mit dans un four, duquel on ne faisoit que sortir le pain, et lorsqu’il en sorti il se trouva tout bruslé sans avoir senti la chaleur.
Le curé de Marthon, nommé M. du Chauffât, fut trouvé tout glacé et mort.
Les oiseaux périrent et on fut longtemps sans en voir aucuns. On prenait les perdrix qui restaient dans les champs avec la main, comme aussi les lièvres, dont on en trouva quantité de morts. Les corbeaux et les pies, comme estant les plus endurcis au froid, ne trouvant rien de quoi manger, se dévoroient entre eux mesmes.
Outre le pain qui estoit gelé et duquel on ne pouvoit manger, le vin se glaca dans les barriques et on fut un temps sans en pouvoir tirer.
On ne pouvoit dire la messe, les espèces se glaceoient mesme contre un bon feu qu’on mettoit sur l’autel dans un réchot.
En un mot le froid et la neige furent si violentes que les vieillars de quatre- vingt dix ans n’avoient mémoire de rien de semblable. De plus, les arbres, noyers, chatagners sont entièrement morts. On en a vus qui avoient trois cens ans, par des titres qu’on trouve, qui sont pourtant morts.
Enfin on croit plus voir d’huyle de noix, à moin qu’on ne fasse venir de nouveaux noyers par le moyen des petits rejets qui poussent au pied des gros. Une grande partie des vignes sont aussi mortes, surtout celles qui estoient élevées et qui estoient vieilles. En un mot touttes les plantes ont esté cruellement attaquées, et on a vu des forêts entières de gros chesnes où à peine s’en trouvoit il qui eussent poussés. Il n’est pour ainsi dire resté point de bled sur la terre, ce qui causa une très grande famine. Le boisseau de froment, mesure d’Angoulesme, qui ne valoit l’année dernière que trente- cinq sols, en vaut neuf livres.
Des officiers qui sont en Flandre et qui adrivent en le pays raportent encore une plus grande famine.
On dit qu’à Bergue la mesure de froment qui est environ semblable à celle d’Angoulesme, c’est tant soit peu plus grande, vaut jusques à cinquante livres, et à deux lieux de Bergue elle vaut soixante- dix- huit livres. Toutes les troupes souffrent extrêmement, selon le rapport de ces officiers, et qui assurent que la guerre ne peut plus se faire et que tout est dans la dernière désolation cette année
».
Curé de la Rochette ( La Rochefoucauld) :
« En l’an 1709, l’hiver fut si cruel qu’il tua tous les noyers et châtaigniers et plusieurs arbres fruitiers, un très grand nombre de personnes de l’un et l’autre sexe moururent de froid, un nombre considérable d’oiseaux de toutes espèces périrent, le vin valait 400 livres le tonneau, heureusement on put semer du blé d’Espagne au printemps et une grande famine fut évitée ».
Les conséquences immédiates furent une flambée des prix des céréales (10 à 13 fois le prix), de la contrebande, parfois des émeutes et des maladies.

Les populations de nos petits villages de Boutiers, Saint-Trojan, Saint-Brice et autres ne furent pas épargnés par ces fléaux.
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LES SCIEURS DE LONG DE BST © Patrick Huraux
François Suze (1812-1897), natif du Puy-de-Dôme, arrive vers 1837 à Saint-Trojan :
« 1838 - depuis 7 mois chez Louis Artaud fils, maître scieur de long, auparavant pendant 5 ans à Réparsac ».
Garçon scieur de long, il fait ses classes auprès de la famille Artaud.
Le 19 juin 1838, il épouse la fille de son maître, Madeleine Artaud, dont il aura 4 enfants :
1) Marie (1839-1930)
2) Henry (1840)
3) Isabelle (1846-1913)
4) Justine (1848).
Il entreprend quelques achats de bâtiments en janvier 1842 :
« Jacques Roy, propriétaire, époux de Jeanne Robinaud et René Jacques Roy, leur fils, propriétaire, époux de Marguerite Moreau, vendent à François Suze, scieur de long à Saint-Trojan, époux de Madeleine Artaud, une écurie avec grenier au-dessus à plancher, du levant à la rue du bourg conduisant à la Fontaine, du midi au bâtiment de Jean Lalande et du nord à la cour de Louis Roy, moyennant la somme de 300 francs ».
Après une vie bien chargée, il cesse son activité vers 1891.
Parmi sa main-d’oeuvre nous trouvons en 1832 Pierre Chaigne dont le fils Augustin tiendra une épicerie à Saint-Trojan .
Et une nouvelle fois, c’est le gendre de François Suze, qui va prendre le relai.

Scieurs de long
Antoine Viossanges (1848-1931), né en Corrèze au village de Murat, arrive vers 1871 à Saint-Trojan et exerce le métier de scieur de long.
L’année suivante, le 6 février 1872, il épouse, la fille de son « patron » Isabelle ou Elisabeth Suze.
Ils seront les parents de :
- Antoine (1873-1873).
- Marie Antoinette Henriette (1875-1880).
- Maurice (1880-1952) qui sera propriétaire.
- Marie Antoinette (1884-1889).
Il est à la fois qualifié de scieur de long et marchand de planches.
Lui aussi, Antoine Viossanges n’est pas venu seul à Saint-Trojan, il est accompagné par son frère Léonard (1852-1922) scieur de long qui épousera une fille de Saint-Brice. Leur fils Adolphe Viossanges (1877-1934) exercera avec son père et son oncle la profession.
L’activité cesse vraisemblablement en 1934.
Les Viossanges emploient eux aussi un certain nombre d’ouvriers, dont Pierre Bessette (1886) – Probable parent d’Anne Bessette belle-mère de Maurice Viossanges.
D’autres scieurs de long se sont implantés sur notre commune. André Robert (1892-1971).
Mentionné comme scieur de long de 1928 à 1936, il possède une scierie (bâtiment en tôles) route de Boutiers (au-dessus de chez Francis Pelletier).
Les suivants exercent leur métier chez un patron : Suze ? Viossanges ?
François Lizajon : Garçon scieur de long, cité en 1848.
Claude Ferry, natif lui aussi du Puy-de-Dôme est cité scieur de long en 1859 et 1860.
Il demeure aux Tuileries de Boutiers, chez Poux.
Jean Mazeau, scieur de long cité en 1873.
Pierre Louis Ducros (1851-1915)
Demeurant le bourg de la commune. Scieur de long cité de 1878 à 1915.
Il est fils de Louis Ducros, affûteur.
Emile Gauthier (1896-1986).
Mentionné scieur de long en 1919.

L’atelier à Saint-Trojan.
Le bâtiment qui surplombe la Soloire et les anciens moulins, est le dernier atelier connu des scieurs de long.
Il s’agissait à l’origine d’une dépendance appartenant aux meuniers.
Auguste Larue, propriétaire cède par adjudication des 31 mai 1904 et 28 janvier 1905 cette petite construction élevée, sur un terre-plein dépendant à l’origine du communal, et comprenant deux pièces au rez-de-chaussée et de deux pièces au premier étage, un chai, une cour et dépendances, à Adolphe Viossanges, scieur de long et Noémie Faugeras, son épouse.
Ce bâtiment deviendra par la suite une maison d’habitation occupée par leur fille Marcelle et son mari René Bodin.
C’est encore aujourd’hui un habitat.
Scieurs de long
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UNE BOUCHERIE A BOUTIERS © Patrick Huraux
L’implantation d’une boucherie à Boutiers remonte à l’année 1836 ….. il y a donc 185 ans.

Le premier boucher qui s’installe dans notre petite cité se nomme Léonard Roussit (voir aussi Roussy).
Ce personnage natif de Lusignac en Dordogne, né le 27 juin 1775 est le fils d’un Jean Roussit, également boucher.
S’il fait ses classes dans l’établissement de son géniteur, il est vite rattrapé par les évènements politiques et militaires de son époque. En 1799, il est chasseur à la 13ème demie brigade d’infanterie légère.
A son retour d’armée, il est jardinier à Tréguier en 1800.
Ensuite nous le trouvons exerçant le métier de boucher à Paimpol en 1806 puis à l’île de Bréhat en 1809. Il est également signalé à Lamballe en 1814.
Véritable itinérant, il débarque à Rouillac en 1816 et devient cultivateur et boucher. Il n’y reste pas.
On le retrouve de 1828 à 1830 à Saint-Martin de Cognac « aux Chassiers ». Il est alors qualifié de garçon boucher au Champ de Foire de Cognac.
Dès 1831, il devient boucher à Saint-Brice en compagnie de son fils Pierre.
Homme entreprenant, il jette désormais son dévolu sur Boutiers.
Pour cela, il fait l’acquisition d’un bâtiment et de quelques terrains : « Pierre Petit, charpentier et Magdeleine Sauvaget, de Boutiers, vendent à Léonard dit Bernard Roussi, boucher et Marie Chassat, demeurant Boutiers, plusieurs pièces de terre » (29 décembre 1836 – notaire Rambaud – 2E 20601). Il exerce peu de temps de 1836 à 1838, car en septembre 1839 il est dit « autrefois boucher ».
Léonard Roussit est donc à partir de 1836 à la tête de deux boucheries, Saint-Brice et Boutiers, qu’il léguera à deux de ses enfants.
Il décède à Saint-Brice le 22 février 1840.
Léonard Roussit avait épousé en premières noces à Tréguier le 2 octobre 1799, Marguerite Ropert (1779 – 1828) qui sera bouchère à ses côtés à Paimpol, puis en secondes à Saint-Martin le 29 juin 1830, Marie Chaussat, de Javrezac.
Ils seront les parents de : Charles Léonard Marie (1800) ; Charles (1801) qui deviendra boucher à Rouillac ; Louis Joseph (1806) ; Jean-Pierre (1807 – 1883) boucher à l’Echassier puis à Saint-Brice ; Nicolas César (1809 – 1809) ; Marie Caroline (1811) ; Marie (1814 – 1814) ; Jean (1816 – 1848) qui suit.

Jean Roussit, né à Rouillac le 2 août 1816, exerce d’abord à Boutiers avec son père de 1836 à 1840, puis parfois à Saint-Brice de 1839 à 1840 et enfin seul à Boutiers de 1840 à 1848.
Il s’unit à Saint-Brice le 9 septembre 1839 avec Jeanne Imbert.
En janvier 1838, Jean fait l’acquisition d’une moitié de maison et d’un jardin au bourg de la commune.
Malade, il teste le 28 mars 1848 et décède à Boutiers deux jours plus tard. Il avait 32 ans.

Il faudra attendre le 20ème siècle pour retrouver une boucherie sur notre territoire.
D’abord avec :
Henri Thomas, né à Cognac le 22 mai 1881, fils de Jean Jules Thomas (1842-1903) boucher à Cognac et de Marie Anne Gatineau.
Après avoir travaillé avec son père, il s’installe à Boutiers de 1904 à 1906.
« A Henri Thomas, boucher à Boutiers, 31 francs pour la viande fournie pendant les maladies qui se sont passées chez nous » (Extrait d’un livre de compte).
Il prend pour épouse à la Rochelle le 19 février 1914, Marie Louise Auguste.

Puis, nous trouvons installé « quartier du Petit Logis » de 1906 à 1907, Maurice Delage (né à Châteauneuf le 16 août 1860).

Enfin, en août 1979, Francis Pelletier ouvre sa boucherie rue des Platanes (lire ICI). Il cesse son activité après 30 années de loyaux services. Christophe Malevaut a pris la suite le 3 janvier 2009.

Photo Patrick Huraux

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GRAND FROID EN DECEMBRE 1938 © Patrick Huraux
En raison des fortes gelées du mois de décembre 1938, la viticulture a été durement éprouvée.
« Les gelées exceptionnelles de décembre dernier ont causé au vignoble charentais un dommage considérable. Qu’on peut évaluer à un assez grand nombre d’hectares. La superficie des vignes complètement détruites dans la commune, ainsi que dans les communes voisines. Il en résulte pour les propriétaires, non seulement la perte totale de la récolte de cette année, mais la nécessité de remplacer le vignoble en s’imposant des frais énormes et en restant privés de toute récolte pendant au moins 4 ans. Que c’est dans ces conditions, la ruine totale de la plupart des sinistrés ».
On réclame donc auprès des pouvoirs publics, des indemnités...

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LE PHYLLOXERA A BOUTIERS © Patrick Huraux
Dans son ouvrage de 1876 consacré au phylloxéra, Maurice Girard (1822-1886), entomologiste mentionne son apparition dans notre commune : État progression phylloxéra du vignoble charentais de 1872 à 1874 - « J’ai pu observer l’insecte en juin, dès mon arrivée à Cognac, dans la commune de Boutiers, cru des Bois (190 hectares), à l’ouest du canton de Cognac, chez M. Daniaud, adjoint du maire, où le mal existait depuis environ deux ans, et l’on peut dire que depuis il a augmenté à chaque quinzaine. A cette époque, les vignobles du maire de la même commune, M. Raimbaud (*), étaient encore indemnes, ce qui tenait surtout à ce que ces vignobles, situés dans le bas et près de la Charente, étaient régulièrement inondés chaque hiver, ce qui explique la préservation ; ils furent envahis à l’automne de 1874, et l’on put constater l’insecte sur de belles vignes vertes, intactes en apparence, et centres de taches pour 1875, si l’inondation de l’hiver n’y porte remède ».

(*) Il s’agit de Jules Ollivier Rambaud (1822-1887) maire de Boutiers Saint-Trojan de 1865 à 1878.



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(Dernière mise à jour : mai 2022)